Les ruches troncs
ATELIER LET - JEREMY ROGER
FORGERON
MAITRE ARTISAN TAILLANDIER
DEPUIS 14 ANS
ISERE (38) CLELLES-EN-TRIEVES
Actualité de l'atelier LET
Une passion née grâce à une vieille forge oubliée dans un coin...
Devenir taillandier, c'estl'objectif que s'était fixé Jeremy lorsqu'il a commencé le métier de forgeron il y a plus de 10 ans. Conscient que cette branche spécifique nécessitait quelques années d'expériences, il est aujourd'hui heureux d'avoir emprunté ce chemin, non sans entraves, remises en question... pour exercer ce métier. Car la maîtrise de ce matériau aussi fascinant que complexe doit passer par une pratique régulière et assidue et donc une persévérance et une passion toujours présente.
L’adage « C’est en forgeant qu’on devient forgeron » n’est pas né de nul part !
C’est donc depuis 14 années que l'univers du feu et de l'acier fascine Jeremy. Pourtant rien ne l'y prédestinait. La découverte d’une vieille forge poussiéreuse oubliée dans une grange a suffi pour changer sa vie professionnelle et lui offrir une nouvelle passion. Ingénieur du son au début de sa carrière, sa curiosité l'a poussé à tester cette forge. C’est ici le bel exemple qu’un « simple » détail croisé sur son chemin peut parfois bouleverser beaucoup de choses pour la suite…
Après avoir foulé le sol de la forge de Claude Duteil et de Amnon Erlichman pour l’apprentissage du métier, il débute une activité en tant que coutelier en 2012 sous le nom de Atelier LET (Lames en Trièves). Il travaillera par la suite sept années dans le même atelier mis en place avec un confrère coutelier Denis Hocquet avant de prendre son envol pour la taillanderie.
Sa vision de la forge
La pratique de la forge est souvent perçue comme une activité brutale et masculine, or ces codes à l'image de « virilité » exacerbée sont en train de changer au profit d'une vision plus artistique, plus éthique et plus respectueuse du corps humain.
Sur ce dernier point, Jeremy Roger n'est pas en reste car il fait évoluer constamment son ergonomie de travail, par la pratique de la technique de UriHofi (apprise avec (Claude Duteil et Amnon Erlichman). C’est une façon d'améliorer sa position durant le travail et la tenue des outils afin d'économiser un maximum d'énergie et avoir une frappe sur le métal optimale.
En effet, la technique Urihofi est née des savoirs de Mr Habermann et Mr Hofi. Le concept phare est d'utiliser un minimum d'énergie afin de le restituer au maximum dans son art. Ainsi, les postes de forge ont été redessinés en ergonomisant la taille et le poids des marteaux, des tenailles, des outils et en innovant les trépieds d'enclume, les systèmes d'aspiration des fumées sans extracteur.
La posture sur un poste de travail dessine l’énergie que l'on est capable de fournir dans notre journée. Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la forge n'est pas basée sur une pratique physique mais plutôt sur la patience et si nous la pratiquons intelligemment et dans un ordre établi, celle-ci est accessible à tout le monde.
« Les pièces que je réalise, portent pour la plupart une intention de ma vie personnelle ce qui leur confère, à mon sens, une énergie particulière; chaque humain que nous sommes avons des aléas et des joies dans notre quotidien, l’art est le meilleur moyen pour figer et exprimer ces sentiment dans le temps.
Chaque couteau et chaque outil qui est créé de manière artisanale requiert tout un savoir-faire, une minutie extrême, beaucoup de patience, et une volonté de fer, avec toute une réflexion en amont, des échecs qui remettent constamment en question ma manière de créer. Chaque pièce supplémentaire m’apporte une expérience enrichissante en plus, dans ma sphère forgicole »
Voici donc une (très) brève vision de la forge que détient Jeremy. Ce fut difficile de le stopper pour arriver à vous faire un texte concis… Il y a tellement à dire sur le sujet après 10 ans de pratique et surtout pour un passionné acharné qu’il est !
l’Atelier LET c’est quoi ?
Les outils de jardin et outils pour le bois sont les deux univers taillants principaux que propose Jeremy au sein de l’Atelier LET. Ayant quelques connaissances et affinités dans le travail de la terre et la permaculture, il était évident pour lui de fabriquer des outils comme les Foufourche de type grelinette, houe, binette, transplantoir, serfouette, serpette, gouge ruche tronc... Il fournit notamment des outils pour le centre Terre Vivante, maison d’édition et centre de formation sur le jardin vivant.
L'univers du bois a également pris une place importante ces dernières années et ses yeux brillent quand il s'agit de parler ou de fabriquer des haches. Dans le but de futurs projets d'eco-construction sur ossature bois et notamment sur l’utilisation du bois vert, il se forme aux techniques d'équarrissage ce qui lui permet ainsi de mieux comprendre l’utilisation des doloires, et hache à équarrir et à dégrossir tous comme les ébauchoirs et planes qu’il confectionne.
Jeremy a également une volonté d’ancrer une forge de proximité. Cela permet de rendre accessible cette matière mystérieuse qu’est le métal. Il ne fabrique pas que des outils, mais restaure également des ouvrages déjà existants et de bonne manufacture. La qualité des outils à partir de 1800 était largement supérieure à ceux de l’après 2ème guerre mondiale. Si un outil est bien entretenu, il peut durer quelques siècles et il est donc de notre devoir de le faire perpétuer.
« Depuis la nuit des temps,le feu nous a permis de nous nourrir, nous réchauffer , nous éclairer.
Outre le fait qu'il nous donne une vie confortable , il renferme en lui des milliards d'informations qui nous permettent de nous libérer à chaque instant notre existence car son énergie est un allié qui donne la vie sur cette terre.
Les alchimistes l'ont utilisé pour transformer le plomb en or et nous pouvons nous en servir pour laisser une marque dans le temps comme un parfum , une intention puissante que nous pouvons laisser gravée dans l'objet que nous fabriquons. »