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L'aciérage, une technique ancestrale

Pour comprendre ce qu'est l'aciérage il faut déjà savoir ce qu'est un acier – cliquez ici pour en savoir plus sur la définition d'un acier.

Un peu d'histoire :

Avant l'ère industrielle où le choix des matériaux était un peu plus restreint (avant 1850), le choix des aciers était donc également plus limité.


On regroupait les aciers par 4 familles ; plutôt empirique; en terme de teneur en carbone :


Fer : Un acier avec une très faible teneur en carbone – Bandage de roue de charrette – accessoire du quotidien, serrure, portail...

Acier mi dur : acier à teneur approchant les 0,4% de carbone

Acier du r: à partir de 0,6% carbone

acier extra dur : à partir de 1% carbone


Quand les forgerons utilisaient un acier pour « ferrer les ânes » , ils appelaient ça du « fer ». Ils parlaient donc d'un acier mou et très malléable, inutilisable pour le tranchant d'un outil car pas trempable, mais cependant utilisable pour la fabrication du bâti de l'outil. Celui-ci est bien moins cher et surtout facilement forgeable.

Pendant très longtemps, les aciers à forte teneur en carbone étaient rares et souvent très chers car difficile à contrôler au moment de la fabrication. Ils étaient mis de coté et vendu comme produits prestigieux aux facteurs d'arme, taillandiers, couteliers ou forgerons de campagne.

Ces aciers durs qui servaient uniquement à la fabrication d'arme de guerre, d'outils tranchant, par souci d’économie, les forgerons l'utilisaient avec parcimonie.


Ces aciers carburés étant souvent vendus sous forme de lingot, ressemblant un peu à la forme de la célèbre pierre des Pyrénées, étaient rapportée sur le taillant de l'outil via une opération de soudure au feu ( voir soudure au feu).


Le terme aciérage provient donc du fait de rapporter un « acier » à forte teneur en carbone sur un bâti en fer.

Mais pourquoi on ne trouve quasiment plus d'outils aciérés ?

A partir de 1850, les aciers à teneur homogène en carbone étaient de plus en plus courants et les taillanderies industrielles, par souci de rentabilité préféraient utiliser des aciers où l'on pouvait s'épargner l'opération de cette soudure au feu, technique, délicate à appliquer, avec souvent de grosses marges d'erreurs. Les industriels, par souci de rentabilité, ne pouvaient pas se permettre de fabriquer des outils comportant des "défauts visuels".

L'empreinte des taillanderies industrielles est encore bien marquée aujourd'hui : en prenant l'exemple de REVEX ou LEBORGNE, leurs choix de fabriquer en masse des outils à acier homogène est finalement à qualité parfois douteuse est encore marquée au fer rouge dans les entrailles de notre industrie contemporaine. Un outil peu cher mais peu résistant.



Mais alors techniquement, ça apporte quoi un aciérage ?

Tout d'abord, un outil comportant un bâti en fer (donc avec un matériau plus malléable et une capacité d'amortissement du choc plus forte) aura un gain considérable en terme d'économie d’énergie pour l'ouvrier qui travaille plus d'une journée avec son outil.


Ensuite, étant donné absorption du choc par le bâti, il est possible par la suite de mettre un acier plus dur sur le tranchant, ce qui permet d'avoir une capacité de coupe plus longue dans le temps.

On regroupe donc l'avantage de chaque acier différent sur un même outil!

Autre avantage de l'aciérage : sa facilité d'affutage.

Au vue de la géométrie du tranchant composé à 50% d'acier doux et 50%d'acier dur, la durée d'affutage est quasiment divisée par 2.

Donc voici les 3 points à retenir

-Ergonomie

-Acier plus efficace

- facilité d'affutage





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